
La vraie médecine intégrative n’est pas un choix entre conventionnel et alternatif, mais la création d’une équipe de soins collaborative dirigée par un patient informé.
- Les thérapies sont évaluées sur leur base scientifique et leur statut réglementaire au Canada.
- Le dialogue transparent avec votre médecin est la pierre angulaire de la démarche.
Recommandation : Devenez un « patient expert » en maîtrisant les critères de sélection et les bonnes questions à poser pour piloter votre parcours de santé.
Face à une maladie chronique, la médecine conventionnelle offre des solutions éprouvées et indispensables. Pourtant, nombreux sont les patients qui, malgré un suivi rigoureux, ressentent un manque. Un sentiment que le traitement se concentre sur la maladie, et non sur la personne dans sa globalité. Cette quête d’une approche plus holistique pousse beaucoup de Canadiens à explorer d’autres avenues, mais le chemin est souvent semé d’embûches : informations contradictoires, promesses excessives et risque de tomber sur des pratiques douteuses.
On entend souvent parler de médecine « alternative » ou « complémentaire », des termes qui suggèrent une opposition ou une simple addition à vos soins actuels. Cette vision est non seulement réductrice, mais potentiellement dangereuse. Et si la véritable clé n’était pas de choisir un camp ou d’accumuler des thérapies, mais plutôt d’adopter une stratégie de collaboration active ? C’est le fondement de la médecine intégrative : une approche rigoureuse qui vise à combiner le meilleur des deux mondes, sous supervision médicale, pour construire un plan de santé qui vous est propre.
Ce guide n’est pas un catalogue de solutions miracles. Il a été conçu pour vous donner les outils nécessaires pour devenir un « patient expert », capable de naviguer cet univers avec discernement. Nous allons clarifier les distinctions essentielles pour votre sécurité, analyser ce que la science dit de certaines approches populaires, et surtout, vous montrer comment orchestrer votre propre écosystème de soins en parfaite collaboration avec votre médecin. Vous apprendrez à poser les bonnes questions, à évaluer les praticiens et à intégrer judicieusement des approches complémentaires pour optimiser votre bien-être global.
Pour ceux qui préfèrent une immersion visuelle, le documentaire qui suit explore en profondeur l’émergence de ces nouvelles approches médicales, offrant une perspective enrichissante sur la médecine de demain.
Pour vous accompagner dans cette démarche structurée, cet article vous guidera à travers les étapes clés pour bâtir votre équipe de santé intégrative. Vous découvrirez les définitions à maîtriser, les preuves scientifiques derrière certaines pratiques, et les stratégies pour devenir un partenaire actif de votre propre guérison.
Sommaire : Naviguer les soins intégrés au Canada
- Médecine alternative, complémentaire, intégrative : les différences cruciales pour ne pas mettre sa santé en danger
- L’acupuncture sous le scanner : ce que la science dit vraiment de son efficacité
- Quand consulter un ostéopathe (et comment reconnaître un bon) ?
- Compléments alimentaires : ceux qui marchent vraiment (et ceux qui sont une perte d’argent)
- Comment parler à votre médecin de votre envie d’essayer des thérapies complémentaires ?
- Le secret du nerf vague : comment le stimuler pour réduire l’anxiété et l’inflammation
- Risques, bénéfices, alternatives : les 5 questions que vous devez poser avant de dire « oui » à un traitement
- Le guide pour devenir un « patient expert » au Québec : mieux comprendre pour mieux guérir
Médecine alternative, complémentaire, intégrative : les différences cruciales pour ne pas mettre sa santé en danger
Avant d’explorer toute nouvelle approche de soin, il est impératif de maîtriser le vocabulaire. Ces termes ne sont pas interchangeables et comprendre leurs nuances est la première étape pour protéger votre santé. Une mauvaise interprétation peut mener à des décisions risquées, comme l’abandon d’un traitement conventionnel efficace.
La médecine alternative se définit par son intention de remplacer la médecine conventionnelle. C’est l’approche la plus dangereuse, car elle implique souvent de rejeter des traitements dont l’efficacité a été prouvée scientifiquement pour des maladies graves. La médecine complémentaire, quant à elle, est utilisée en plus de la médecine conventionnelle. Pensez au yoga pour gérer le stress lié à un traitement contre le cancer. L’intention n’est pas de guérir la maladie, mais d’améliorer la qualité de vie. C’est une démarche de soutien, mais qui peut manquer de coordination.
La médecine intégrative représente l’évolution la plus sécuritaire et la plus rigoureuse. Elle va au-delà de la simple addition de thérapies. Il s’agit d’une approche coordonnée qui combine traitements conventionnels et thérapies complémentaires pour lesquelles il existe des preuves scientifiques de sécurité et d’efficacité. Le point central est la collaboration éclairée entre le patient, le médecin traitant et les autres praticiens. C’est un véritable écosystème de soins centré sur le patient, qui vise une santé globale en se basant sur des données probantes. La sécurité est toujours la priorité absolue.
Pour évaluer un praticien dans ce cadre, il est crucial de vérifier son statut réglementaire. Au Canada, la réglementation des professions varie énormément d’une province à l’autre. Un titre peut être protégé au Québec mais pas en Ontario, par exemple. Avant de vous engager, posez des questions précises pour évaluer le sérieux et la légitimité du professionnel.
Adopter cette grille d’analyse est votre première ligne de défense contre le charlatanisme et vous positionne déjà comme un acteur averti de votre parcours de santé.
L’acupuncture sous le scanner : ce que la science dit vraiment de son efficacité
L’acupuncture est souvent l’une des premières thérapies complémentaires envisagées par les patients, notamment pour la gestion de la douleur. Issue de la médecine traditionnelle chinoise, elle repose sur la stimulation de points précis du corps à l’aide de fines aiguilles. Mais au-delà de la tradition, que nous disent les études scientifiques modernes sur son efficacité et sa place dans un parcours de soins intégratif ?
La recherche a montré des résultats prometteurs, en particulier pour certaines conditions. Des méta-analyses crédibles confirment son efficacité pour les douleurs chroniques (lombaires, cervicales), l’arthrose du genou et les céphalées de tension. Le mécanisme d’action est de mieux en mieux compris : la stimulation des aiguilles semble moduler l’activité du système nerveux et libérer des endorphines, les analgésiques naturels du corps. Cependant, pour d’autres conditions, les preuves sont moins solides, et l’effet placebo joue un rôle non négligeable qui fait encore l’objet de débats scientifiques.
Étude de cas : Intégration de l’acupuncture dans les hôpitaux québécois
Loin d’être une pratique marginale, l’acupuncture trouve sa place au sein même du système de santé québécois. L’Ordre des acupuncteurs du Québec rapporte que plusieurs hôpitaux l’intègrent dans leurs unités de gestion de la douleur. Par exemple, entre 2013 et 2015, une expérience au Centre de réadaptation en déficience motrice a montré des résultats documentés, avec plus de 40,8 % des consultations liées à des problématiques musculo-squelettiques. Cela démontre une reconnaissance institutionnelle de sa valeur comme outil complémentaire.
Cette intégration est facilitée au Québec par le fait que l’acupuncture est une pratique réglementée par un ordre professionnel, l’Ordre des acupuncteurs du Québec (OAQ). C’est un gage de sécurité et de compétence essentiel. L’aspect financier est également à considérer, car les coûts et les remboursements varient.

L’acupuncture est donc un exemple parfait de thérapie complémentaire qui, lorsqu’elle est pratiquée par un professionnel certifié et pour les bonnes indications, peut s’intégrer de manière pertinente et sécuritaire à un plan de traitement conventionnel.
Pour vous aider à évaluer la pertinence de cette approche dans votre situation, voici un aperçu des coûts et du statut réglementaire dans différentes provinces canadiennes, incluant les remboursements possibles par des organismes comme la SAAQ au Québec.
| Province | Statut réglementaire | Coût moyen par séance | Remboursement SAAQ/CSST |
|---|---|---|---|
| Québec | Ordre professionnel (OAQ) | 60-100 $ | Jusqu’à 63 $ (SAAQ) |
| Ontario | Réglementé (CTCMPAO) | 70-120 $ | Variable |
| Colombie-Britannique | Réglementé (CTCMA) | 80-130 $ | Variable |
Avant de consulter, la clé reste de discuter des bénéfices attendus et des preuves existantes avec votre médecin et de vérifier que l’acupuncteur est bien membre de son ordre professionnel provincial.
Quand consulter un ostéopathe (et comment reconnaître un bon) ?
L’ostéopathie est une autre approche manuelle très populaire au Canada, souvent recherchée pour des douleurs musculo-squelettiques, des maux de tête ou des troubles digestifs fonctionnels. Elle vise à restaurer la mobilité des différentes structures du corps pour favoriser son autorégulation. Toutefois, la qualité et la sécurité des soins dépendent énormément de la formation du praticien, un domaine où la réglementation est hétérogène au Canada.
Il est crucial de comprendre la différence fondamentale entre un « ostéopathe » et un « thérapeute manuel en ostéopathie ». Au Québec, par exemple, le titre d’ostéopathe n’est pas encore réservé à un ordre professionnel unique, ce qui crée une certaine confusion. Un praticien bien formé devrait avoir suivi un programme complet de plusieurs milliers d’heures dans une institution reconnue. Il ne s’agit pas d’un cours de quelques fins de semaine. Le bon praticien voit son rôle comme complémentaire à celui de la médecine et cherchera toujours à communiquer avec votre médecin de famille, jamais à le remplacer.
Alors, quand consulter ? L’ostéopathie est particulièrement indiquée pour les troubles fonctionnels : des douleurs ou inconforts pour lesquels les examens médicaux ne révèlent aucune lésion structurelle (ex: lombalgie non spécifique, syndrome du côlon irritable, tensions cervicales). Elle ne traite pas les maladies infectieuses, les fractures ou les cancers. Un ostéopathe responsable vous réorientera systématiquement vers un médecin si vos symptômes suggèrent une pathologie sous-jacente sérieuse (un « drapeau rouge »).
Pour choisir un professionnel compétent et sécuritaire, il faut agir en véritable enquêteur. Vérifiez son appartenance à une association crédible comme Ostéopathie Québec ou l’Ontario Association of Osteopathic Manual Practitioners. Ces associations exigent des standards de formation élevés et une assurance responsabilité. N’hésitez pas à demander le nombre d’heures de sa formation et s’il est habitué à collaborer avec le corps médical. Finalement, sachez que la déductibilité fiscale des soins peut varier. Par exemple, une analyse de la législation fiscale indique que les soins en ostéopathie sont admissibles au crédit d’impôt pour frais médicaux au Québec jusqu’à la fin de l’année 2024, mais pas au niveau fédéral.
En somme, l’ostéopathie peut être un allié précieux dans un plan de santé intégratif, à condition de sélectionner un praticien rigoureusement formé qui comprend les limites de sa pratique et valorise la collaboration médicale.
Compléments alimentaires : ceux qui marchent vraiment (et ceux qui sont une perte d’argent)
Le marché des produits de santé naturels est colossal. Il représente des revenus annuels de plus de 4 milliards de dollars au Canada, une somme qui témoigne de l’intérêt immense des consommateurs. Vitamines, minéraux, extraits de plantes… l’offre est pléthorique et les promesses marketing souvent alléchantes. Mais comment distinguer un complément utile d’une dépense inutile, voire risquée ? La clé se trouve sur l’étiquette : le NPN.
Au Canada, tout produit de santé naturel légitime doit posséder un Numéro de Produit Naturel (NPN) ou un DIN-HM pour les produits homéopathiques. Ce code à huit chiffres, délivré par Santé Canada, est votre garantie la plus importante. Il signifie que le produit a été évalué quant à sa sécurité, sa qualité et que les allégations santé qu’il affiche sont appuyées par des preuves. Un produit sans NPN est vendu illégalement et sa sécurité n’est pas assurée. Il peut contenir de mauvais ingrédients, des contaminants ou des dosages incorrects.
Même avec un NPN, tous les compléments ne se valent pas. L’efficacité dépend de la condition visée. Certains ont une base scientifique solide :
- Le magnésium (bisglycinate) pour le sommeil et les crampes musculaires.
- Les omégas-3 (EPA/DHA) pour leur effet anti-inflammatoire et leur soutien à la santé cardiovasculaire.
- La vitamine D, particulièrement au Canada durant l’hiver, pour le système immunitaire et la santé osseuse.
- Le curcuma (avec pipérine pour l’absorption) pour ses propriétés anti-inflammatoires dans le contexte de l’arthrose.
D’autres, en revanche, ont des preuves beaucoup plus faibles et relèvent davantage du marketing que de la science. La règle d’or est de toujours discuter de la prise de compléments avec votre médecin ou votre pharmacien. Ils peuvent interagir avec vos médicaments (le millepertuis réduit l’efficacité de nombreux traitements) ou être contre-indiqués pour votre condition.

Ne vous fiez jamais uniquement aux conseils d’un vendeur en magasin d’aliments naturels. Le pharmacien est le professionnel de la santé le plus accessible pour valider la pertinence et la sécurité d’un produit. Il est formé pour analyser les interactions potentielles et vous guider vers des produits de qualité.
En résumé : cherchez systématiquement le NPN, privilégiez les substances dont l’efficacité est soutenue par des études robustes, et surtout, intégrez toujours votre médecin ou pharmacien dans la décision.
Comment parler à votre médecin de votre envie d’essayer des thérapies complémentaires ?
Aborder le sujet des thérapies complémentaires avec son médecin peut être intimidant. Beaucoup de patients craignent d’être jugés, ridiculisés, ou de voir leur démarche rejetée sans discussion. Pourtant, ce dialogue est la pierre angulaire d’une médecine intégrative réussie et sécuritaire. Une communication transparente est essentielle pour éviter les interactions dangereuses et pour que votre médecin reste le pilote central de votre parcours de santé.
La clé est de préparer cette conversation comme vous le feriez pour une réunion importante. N’arrivez pas en disant simplement « Je veux essayer quelque chose d’alternatif ». Cela sonne vague et peut mettre votre médecin sur la défensive. Adoptez plutôt une approche de collaboration éclairée. Faites vos recherches au préalable. Présentez une thérapie spécifique (ex: l’acupuncture) et expliquez pourquoi vous y pensez (ex: « J’ai lu des études sur son efficacité pour les lombalgies chroniques, et j’aimerais l’essayer en complément de mes anti-inflammatoires »).
Montrez que vous êtes un patient sérieux et responsable. Mentionnez que vous avez vérifié que le praticien envisagé est membre d’un ordre professionnel (si applicable) et que vous n’avez aucune intention d’arrêter vos traitements actuels. Formulez votre demande comme un partenariat : « Que pensez-vous de cette approche dans mon cas ? Y voyez-vous des contre-indications ? Seriez-vous d’accord pour que nous suivions ensemble les effets sur mes symptômes ? ». Cette posture vous positionne comme un partenaire proactif, et non comme un patient crédule.
L’approche intégrative à l’Université de Montréal
De plus en plus de médecins sont ouverts à cette approche. Le Centre Présence en médecine intégrative de l’Université de Montréal, dirigé par le Dr Hugues Cormier, en est un exemple phare. Il promeut une approche « corps-esprit-comportement » qui valorise les habitudes de vie (alimentation, activité physique, gestion du stress) comme des piliers indispensables de la santé. Cet exemple montre que la vision intégrative gagne du terrain dans les institutions médicales les plus respectées, ce qui devrait vous encourager à ouvrir le dialogue.
Si votre médecin est catégoriquement fermé, malgré une approche préparée et rationnelle, il est peut-être le signe que votre équipe de santé a besoin d’un leader plus aligné avec une vision globale de votre bien-être. Votre santé est un travail d’équipe, et vous avez le droit de chercher un capitaine d’équipe qui partage votre philosophie de soin.
Le secret du nerf vague : comment le stimuler pour réduire l’anxiété et l’inflammation
Au cœur de l’approche corps-esprit se trouve un acteur physiologique majeur mais souvent méconnu : le nerf vague. C’est le nerf le plus long du système nerveux autonome, reliant le cerveau à de nombreux organes vitaux, dont le cœur, les poumons et l’intestin. Il est le chef d’orchestre de notre système nerveux parasympathique, responsable de la réponse de « relaxation et digestion ». Un nerf vague « tonique » est associé à une meilleure régulation de l’humeur, une inflammation plus faible et une meilleure résilience au stress.
Dans le contexte des maladies chroniques, souvent associées à une inflammation de bas grade et à un stress élevé, stimuler le nerf vague devient une stratégie thérapeutique non pharmacologique de premier plan. Il a été démontré que l’approche non pharmacologique peut jouer un rôle dans la prévention ou l’inversion de jusqu’à 90 % des maladies chroniques, et la régulation du nerf vague en est un parfait exemple. Une activité vagale saine aide à calmer la réponse inflammatoire du corps et à contrer les effets physiologiques de l’anxiété.
La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est pas nécessaire d’avoir recours à des technologies complexes pour activer ce précieux nerf. De nombreuses techniques simples, gratuites et accessibles peuvent être intégrées dans votre quotidien pour améliorer son « tonus ». Ces méthodes agissent directement sur les mécanismes physiologiques que le nerf vague contrôle. Par exemple, ralentir consciemment votre expiration active le système parasympathique. Le chant, le gargarisme ou même l’exposition au froid peuvent également déclencher une réponse vagale.
L’important est de trouver les techniques qui vous conviennent et de les pratiquer régulièrement. Il ne s’agit pas d’une solution miracle, mais d’un entraînement, comme pour un muscle. En intégrant ces pratiques, vous reprenez activement le contrôle sur la réponse de votre corps au stress et à l’inflammation, un pilier de la philosophie du « patient expert ».
Votre plan d’action : Techniques accessibles de stimulation du nerf vague au Canada
- Exercices de respiration profonde : Pratiquez la respiration diaphragmatique (ventrale) pendant 5 minutes, deux fois par jour. Inspirez par le nez pendant 4 secondes, retenez 2 secondes, et expirez lentement par la bouche pendant 6 secondes. C’est gratuit et praticable partout.
- Méditation guidée : Utilisez des applications canadiennes comme Headspace ou Petit Bambou. Recherchez des méditations axées sur le « body scan » ou la conscience corporelle pour renforcer la connexion corps-esprit.
- Yoga avec focus sur la respiration : Choisissez des styles de yoga doux comme le Hatha ou le Yin. Informez-vous, certains cours peuvent être couverts par votre régime d’assurance privé au Canada.
- Exposition au froid : Terminez votre douche par 30 secondes d’eau froide. Le choc thermique initial est un puissant stimulant pour le nerf vague. Augmentez la durée progressivement.
- Consultation professionnelle : Pour des approches plus ciblées, discutez de l’ostéopathie cranio-sacrée avec un praticien qualifié (remboursable au Québec jusqu’en 2025) ou consultez un psychologue spécialisé dans les thérapies somatiques.
En intégrant ces gestes simples, vous passez d’un état de gestion passive de vos symptômes à une participation active à la régulation de votre propre physiologie.
Risques, bénéfices, alternatives : les 5 questions que vous devez poser avant de dire « oui » à un traitement
Que ce soit en médecine conventionnelle ou complémentaire, chaque décision de traitement doit être le fruit d’un consentement éclairé. En tant que « patient expert », votre rôle n’est pas de tout savoir, mais de savoir quelles questions poser pour évaluer la pertinence d’une proposition thérapeutique. Avant d’accepter un nouveau médicament, une chirurgie ou une série de séances de thérapie manuelle, prenez le temps de poser ces cinq questions fondamentales à votre praticien.
- Quels sont les bénéfices attendus, et quelles sont les preuves ? Demandez des résultats concrets. « Vous sentir mieux » est trop vague. Visez des indicateurs mesurables : « Une réduction de la douleur de 30 % ? », « Une amélioration du sommeil en 3 semaines ? ». Demandez aussi sur quoi se base cette attente : une étude clinique, l’expérience du praticien, des données probantes ?
- Quels sont tous les risques potentiels et les effets secondaires ? Ne vous contentez pas des risques les plus fréquents. Demandez aussi les risques rares mais graves. Comprendre le pire scénario possible vous permet de prendre une décision réellement informée.
- Quelles sont les alternatives ? Y compris l’option de ne rien faire. Un bon praticien devrait être capable de vous présenter d’autres options, qu’elles relèvent de sa propre pratique, de la médecine conventionnelle ou d’autres approches complémentaires. Cela montre une vision non dogmatique centrée sur votre intérêt.
- Que se passe-t-il si je choisis de ne pas suivre ce traitement maintenant ? Comprendre les conséquences de l’attente est crucial. Le problème risque-t-il de s’aggraver ? Ou est-ce une condition stable où l’on peut se permettre d’essayer d’abord des approches moins invasives ?
- Quels sont les coûts impliqués (temps, énergie et argent) ? Le fardeau d’un traitement ne se limite pas à son prix. Combien de séances ? Quelle durée ? Quelle implication de votre part entre les rendez-vous ? Est-ce couvert par votre régime provincial ou votre assurance privée ?
Cette grille d’analyse vous permet de faire une analyse coût-bénéfice personnelle. Dans le système canadien, les coûts directs de la médecine conventionnelle sont souvent couverts, mais les approches intégratives représentent généralement une dépense directe pour le patient. Il est donc d’autant plus important d’évaluer leur retour sur investissement pour votre santé.
Le tableau suivant met en perspective certains de ces aspects, en se basant sur des données globales pour le Canada. Il illustre que si la médecine conventionnelle a un coût sociétal élevé, l’approche intégrative implique un investissement personnel direct qu’il faut pouvoir justifier.
| Aspect | Médecine conventionnelle | Médecine intégrative |
|---|---|---|
| Coût moyen annuel par habitant | 9 054 $ (2024) | Variable (500-2000 $ non remboursés) |
| Focalisation principale | Traitement de la maladie | Prévention et bien-être global |
| Rôle du patient | Souvent passif | Actif et central (« patient expert ») |
| Base de preuves | Essais cliniques contrôlés | Variable (des essais cliniques aux preuves anecdotiques) |
En adoptant cette démarche systématique, vous transformez une relation de soin potentiellement passive en une collaboration active, où chaque décision est prise conjointement et en pleine conscience des enjeux.
À retenir
- La distinction clé : Intégratif = Collaboration, pas remplacement. La sécurité avant tout.
- Votre sécurité : Vérifiez toujours le statut réglementaire provincial d’un praticien et le NPN des produits de santé naturels.
- Devenez l’acteur principal : Le dialogue informé avec votre médecin est la base d’un écosystème de soins réussi.
Le guide pour devenir un « patient expert » au Québec : mieux comprendre pour mieux guérir
Au terme de ce parcours, le message central est clair : la médecine intégrative la plus efficace est celle que vous pilotez. Devenir un « patient expert » n’est pas une question de connaissances médicales encyclopédiques, mais l’adoption d’une posture : celle d’un partenaire curieux, rigoureux et responsable de sa santé. C’est le passage d’une attitude passive (« Que peut-on faire pour moi ? ») à une approche proactive (« Comment puis-je participer activement à mon rétablissement ? »).
Être un patient expert au Québec, c’est d’abord savoir utiliser les ressources à votre disposition. C’est comprendre l’importance des ordres professionnels comme garants de la compétence. C’est avoir le réflexe de chercher le NPN sur un complément alimentaire comme on regarde la date de péremption sur un aliment. C’est utiliser les données scientifiques disponibles, non pas pour se substituer à son médecin, mais pour nourrir une conversation plus riche et plus productive avec lui.
Ensuite, c’est savoir construire son écosystème de soins. Votre médecin de famille doit en être le pivot central, informé de toutes vos démarches. Chaque autre praticien (acupuncteur, ostéopathe, nutritionniste) est un membre de cette équipe, choisi par vous sur la base de critères objectifs de compétence et de sécurité. Votre rôle est celui du chef d’orchestre, assurant que tous les musiciens jouent la même partition : celle de votre bien-être.
Enfin, être un patient expert, c’est reconnaître le pouvoir immense des habitudes de vie. La stimulation du nerf vague, une alimentation anti-inflammatoire, une activité physique adaptée et une bonne gestion du stress ne sont pas des « plus » ; ce sont les fondations sur lesquelles reposent tous les autres traitements. En vous appropriant ces outils, vous devenez le premier acteur de votre santé au quotidien.
Le chemin vers une santé optimale est un marathon, pas un sprint. En vous armant de connaissances, d’esprit critique et d’une volonté de collaboration, vous avez toutes les cartes en main pour construire une équipe de santé sur-mesure, efficace et, surtout, entièrement sécuritaire. L’étape suivante consiste à planifier cette conversation essentielle avec votre médecin, non plus avec crainte, mais avec la confiance d’un partenaire bien préparé.
Questions fréquentes sur Le guide de la médecine intégrative : comment construire votre équipe de santé idéale
Qu’est-ce qu’un NPN et pourquoi est-il important?
Le NPN (Numéro de Produit Naturel) est un code à 8 chiffres attribué par Santé Canada. Il garantit que le produit a été évalué pour sa sécurité, sa qualité et ses allégations santé. Sans NPN, Santé Canada ne peut pas assurer la sécurité du produit.
Quelle est la différence entre un NPN et un DIN?
Le DIN (Drug Identification Number) est pour les médicaments homologués ayant passé des essais cliniques complets. Le NPN est pour les produits de santé naturels évalués selon des critères différents. Les médicaments homéopathiques portent la mention DIN-HM.
Comment vérifier si un produit est autorisé au Canada?
Consultez la base de données des produits de santé naturels homologués de Santé Canada. Cherchez le NPN ou DIN-HM sur l’étiquette. Méfiez-vous des produits importés sans ces numéros.